Prise par la Momie, chapitre 4
CHAPITRE 4 : On The Utmost Importance Of Hydration
— @now@n 🦢 (@DoubleArobase) November 16, 2020
La pierre massive était le couvercle de votre sarcophage.
Oh, c'est bon, vous l'avez accepté que vous êtes mort.
Et parmi les vivants, d'une façon ou d'une autre.
Mort, parmi les vivants, et engoncé dans des saloperies de bandelettes qui vous empêchent de distinguer quoi que ce soit devant vous.
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Parmi les deux modes de résolution de problèmes qui existent, lequel choisirez-vous pour résoudre celui-là ?
Tout le monde sait que la mémoire est stockée dans l'ib. Il semblerait que le fait que votre ib, à l'exception de votre haty, soit actuellement réparti dans des vases canopes vous cause des troubles de la mémoire.
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Un peu de concentration et ça devrait vous revenir : ce sont des connaissances triviales pour tout homme éduqué normalement.
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La Voie de Maât est la Voie des choses telles qu'elles sont, de l'ordre, de la justice, des lois divines. Autrement dit, c'est une sorte de sens commun, toujours utile pour un stratège militaire et amoureux de votre trempe.
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On pourrait souligner que la Voie de Maât, c'est celle de la déesse qui est censée peser votre cœur avant de vous envoyer parmi les autres morts, plan qui ne vous intéresse pas plus que ça.
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La Voie d'Héka est la Voie des choses cachées, des mystères, des négociations avec les lois divines. En vulgaire, c'est la magie. Vous ne lui avez pas consacré votre vie parce que qui a le temps pour ça ? Mais votre mère vous en a transmis des rudiments.
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On pourrait souligner que la Voie d'Héka, c'est celle de la déesse qui a permis votre résurrection hautement illégale selon les lois divines, merci à elle et à votre maman.
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Que faire ?
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([M] = Voie de Maât ;
[H] = Voie d'Héka)
Vous choisissez de rester sur la Voie de Maât car c'est toujours plus prudent. Pas de visibilité ? Pas de problème ! Vous levez les bras devant vous pour explorer les environs à tâtons et commencez à marcher avec précautions.
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Vous remarquez que vous pouvez écarter les doigts, ce qui signifie que votre mère a donné des instructions pour que vos mains ne soient pas recouvertes de bandelettes ou pour que vos doigts le soient séparément les uns des autres, une procédure inhabituelle. Elle a pensé à tout !
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Votre main gauche rencontre une résistance. Vous palpez. On dirait une sorte de balle molle, élastique et tiède, qui viens de faire pousser un cri à quelqu'un - vous comprenez ce que c'est et retirez votre main.
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On vous parle dans une langue dont vous ne reconnaissez ni le moindre mot, ni l'accent, malgré vos voyages dans des contrées lointaines en campagne militaire. Deux mains attrapent votre bras et cherchent à vous guider doucement.
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Vous n'y voyez rien et, si cette personne ne parle aucune langue intelligible, au moins elle ne paraît pas agressive.
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Si ça se trouve, c'est votre mère qui vous a organisé un comité d'accueil pour votre sortie du sarcophage.
Vous vous laissez guider jusqu'à ce qui semble être une chaise pourvue d'un coussin.
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Ne rien y voir n'est pas très pratique alors puisque vous avez le temps devant vous...
[H] : Voie d'Héka
[M] : Voie de Maât
Et c'est parti pour désintégrer les bandelettes qui bloquent votre regard par la puissance de votre héka.
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Un bon rectangle tombe en poussière sur vos genoux.
C'était beaucoup plus violent, et brûlant, que ce à quoi vous vous attendiez.
Vous hurlez à travers vos bandelettes.
Quelques secondes plus tard, on vous jette de l'eau à la figure. La brûlure s'atténue.
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Vous ouvrez les yeux.
Devant vous, une jeune femme. Quelque chose de vague dans son apparence vous suggère qu'elle vient d'un de ces territoires au nord de la mer où personne ne va jamais.
Entre ça et sa langue incompréhensible... vous seriez au nord de la mer ? L'exil était-il le prix à payer pour échapper à Pharaon ?
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Au moins cette servante est agréable à regarder dans son genre étranger. Et elle ne vous quitte pas des yeux. Intéressant.
Votre héka a l'air beaucoup plus puissant que dans votre souvenir, alors vous tentez de traduire ses paroles par la Voie d'Héka.
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"Est-ce que vous m'entendez ? Ânkhefeni ?"
Ah, voilà qui a plus de sens ! Et aussi : quel accent horrible ! Vous n'aviez pas reconnu votre nom.
La traduction fonctionnant des deux côtés, vous tentez une réponse :
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"Mmmmmh"
...
C'est décidément très peu pratique d'être momifié.
Vous faites un signe de la main au niveau de votre bouche à la jeune femme.
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"Oh, bien sûr ! Ne bougez pas, j'arrive !"
Elle revient avec une sorte de lame fine et très brillante sertie dans un étui d'un bleu étonnant fait d'une matière que vous ne reconnaissez pas.
Avec cette lame, la jeune femme tranche dans vos bandelettes et vous libère d'un maxillaire à l'autre.
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"Quel est cet objet ?" demandez-vous.
"Ce n'est rien... mon vieux cutter du temps où je vendais des bijoux en papier collé sur Etsy, j'ai changé de carrière depuis."
Vous n'êtes pas sûr de ce que vous devez comprendre là-dedans, alors vous repartez sur une question plus timorée :
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"Quel est votre nom ?"
"Pardon ! Je ne me suis même pas présentée... Je m'appelle Crystal. Mes amies m'appellent Crys."
"Enchanté. Je suis Ânkhefeni."
Un silence.
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"Je peux vous servir quelque chose à boire ? On n'a rien à manger malheureusement."
"De la bière m'irait très bien."
"On a ça !"
Elle part la chercher derrière vous. Vous la suivez des yeux.
Cette demeure étrangère est exigüe mais son garde-manger, au moins, semble de très bonne facture : vous en sentez la fraîcheur d'ici. Crys en sort un objet de métal, qu'elle manipule avant de vous le tendre.
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"La bière est dedans !"
Cette coupe étrangère ne peut pas être si compliquée à manipuler. Vous buvez à petites gorgées. Crys vous accompagne dans le mouvement. Vous auriez des questions à lui poser mais elle semble si mal à l'aise que vous n'osez pas la presser.
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Elle vous sert une deuxième coupe de bière en métal. Vous la remerciez. Vos doigts se frôlent et elle devient écarlate. Que se passe-t-il ?
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Sans quitter Crys du regard, vous profitez de cet effleurement de doigts pour remonter votre main le long de la sienne et la caresser doucement. Crys lâche la coupe sur votre genou. Avantage de la momification, ça ne vous fait pas mal.
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Crys saisit votre main, la remonte sur sa joue, l'y presse, les yeux mi-clos. Puis elle se penche sur vous et vous embrasse à pleine bouche, la langue exploratrice.
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Vous avez toujours eu beaucoup d'amour à donner quand vous étiez en vie. Et vous êtes bien sûr flatté qu'une personne que vous courtisez vous courtise à son tour.
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Mais ça, c'était de votre vivant : vous êtes mort. Et si vous en croyez le peu que vous pouvez voir de vous-même, que ce soient vos doigts abimés ou la maigreur de vos bras, votre capacité à courtiser a été sérieusement entamée par le processus d'embaumement.
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Être courtisé pour vos qualités propres, oui ; mais Crys ne serait-elle pas en train de vous courtiser... parce que vous êtes mort ? Voilà qui vous déplairait.
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(Vous ne tenez pas à réfléchir au fait qu'on vous a probablement déjà courtisé parce que vous étiez général.)
Vous mettez fin au baiser, asseyez Crys sur vos genoux et l'interrogez :
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"Ma douce... Vous êtes sûre de vous ? Je dois faire peur à voir."
Crys se mordille la lèvre inférieure. Elle ouvre la bouche une fois, la referme, hésite, puis se lance :
"Je suis une entrepreneuse, d'accord ? Je fais des plans, je réfléchis à des stratégies. Tout ça... toi... ce n'est pas quelque chose que j'avais prévu."
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Ah ? Elle poursuit :
"Mais l'important sur le marché... c'est aussi de savoir saisir les opportunités, et..."
Elle éclate d'un petit rire cristallin.
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"C'est un miracle, non ? C'est le plus simple des miracles. Tu es mort, tu es revenu à la vie. Tu es... pour autant que je sache, tu es unique au monde. Et tu es là, sur mon canapé. Je devais faire quelque chose. Suivre mon impulsion."
Sa main se perd sur votre torse bandé. Les vôtres la tiennent par la taille.
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Bon.
Que faire ?
Cette conversation vous a rassuré sur les intentions de Crys à votre égard.
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Elle veut vous courtiser parce que vous êtes étrange et qu'elle n'a jamais vu ça.
Vous souhaitez également la courtiser parce qu'elle est étrange et que vous n'avez jamais vu ça.
Tout va donc très bien.
[la scène de cul du chapitre 4 est postée sur Twitlonger pour épargner sa vue aux enfants et aux âmes sensibles : https://t.co/LEcn4mRYwf]
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Vous êtes inquiet : Crys semble avoir des problèmes de buisson.
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"Qu'y a-t-il ?"
"Je ne sais pas... ça me brûle ! C'est comme... salé !"
PAR TOUS LES DIEUX.
"Le processus d'embaumement... le natron ! Je suis désolé Crys, j'aurais dû y penser !"
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"Ce n'est pas grave..."
Crys, pliée en deux de douleur, s'enfuit dans ce qu'elle désigne comme la "salle de bain", un coin de la pièce séparé du reste par un rideau.
Vous restez sur le canapé, essayant de ne pas penser aux conséquences de vos actions.
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Est-ce que les dieux seraient en train d'essayer de vous suggérer de vous calmer sur le fait de courtiser les gens qui vous entourent ?
Non, c'était un simple accident.
Crys ressort de la salle de bain, un tissu autour de la taille. Vous la regardez avec inquiétude ; elle pousse un soupir.
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"Je ne regrette rien."
Elle vous embrasse le front.
"Mais je pense que la prochaine fois on devrait se protéger."
FIN DU CHAPITRE 4.
[la rédaction félicite le lectorat ! grâce à vos décisions avisées, l'héroïne a été prise par la momie !]
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[que le lectorat se rassure : l'histoire n'a pas de raison d'en rester là. dans une romance surnaturelle, il y a toujours de la place pour des scènes de cul gratuites et du scénario incohérent !]
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