Prise par la Momie, chapitre 8
CHAPITRE 8 : They Ask You How You Are And You Just Have To Say That You're Fine And You're Not Really Fine But You Can't Get Into It Because They Would Never Understand
— @now@n 🦢 (@DoubleArobase) November 27, 2020
Vous toquez à votre porte histoire de faire les choses bien au moins une fois aujourd'hui.
Tal répond, la voix à moitié ensommeillée : "Ouais ?"
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Vous entrez dans le salon.
Votre colocataire ressort du coin salle de bain avec les cheveux mouillés et des vêtements propres sur le dos.
Vous cherchez les mots pour exprimer votre remords.
"Tal, je te présente mes excuses pour les faits suivants :
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1. Pour avoir remis en cause ton lesbianisme auprès d'une tierce personne ;
2. Pour avoir troublé ton repos alors que tu avais demandé à ce qu'on respecte ton sommeil ;
3. Pour ne pas avoir respecté tes parties privées de l'appartement en m'adonnant à des activités de nature sexuelle sur ton lit ;
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4. Pour avoir fini les réserves de bière ;"
Tal vous interrompt :
"Wow, meuf, calme-toi."
Elle lève les yeux au plafond.
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"Tu sais très bien comment ça finit toujours, dans deux minutes tu vas t'excuser de pas avoir fait d'études et d'être une mauvaise personne en général, cal-me-toi."
Elle s'assied sur le canapé.
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"Excuses acceptées. Il y avait autre chose ?"
"Ce que tu disais... sur Ânkhefeni..."
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"Quoi ? Oh, sa contribution au loyer ?"
"Oui. Enfin, j'espère que tu comprends que c'est pas évident pour lui, je veux dire, le gars était général dans l'armée égyptienne, il va se reconvertir comment ? Et puis avec les bandelettes..."
Vous réfléchissez tout haut.
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"... il ressemble à un type avec un déguisement bien fichu, qu'est-ce qu'on pourrait faire de ça ? TikTok pourrait fonctionner, il faut que je me dégrippe dessus, un petit sketch sur Walk Like An Egyptian ?"
Vous attrapez votre carnet de secours que vous laissez aimanté sur le frigo et prenez des notes.
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"Ânkhefeni aime draguer, est-ce que des vidéos Point Of View pourraient percer, avec le côté décalé ? Ou alors il pourrait parler de sa vie en Égypte..."
Vous entamez un croquis pour un futur pin's.
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"Après il faut penser produits dérivés, c'est là où est l'argent, qu'est-ce qui serait représentatif de la brand d'Ânkhefeni qui n'a pas déjà été surutilisé comme motif égyptien ? Il faut qu'on trouve des catchphrases..."
Vous croisez accidentellement le regard de Tal. Elle sourit d'un air que vous ne comprenez pas.
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"Quoi ?"
"Rien. Tu es mignonne quand tu fais l'entrepreneuse."
Vous rougissez.
Qu'il est plaisant de recevoir des compliments de ses amis.
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"Aww, merci bébé ! Assez mignonne pour devenir e-girl, tu penses ?"
"Tu es trop vieille et pas assez agent du FBI pour ça, Crys."
"Ouais, tu as raison."
La conversation s'étiole. Vous pensez à autre chose...
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"Tal..."
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Vous déglutissez parce que vous détestez ce sujet de conversation.
"Ta réaction... quand tu es rentrée... ce n'est pas seulement parce qu'on était sur ton lit, pas vrai."
Tal répond :
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"Non, ce n'était pas seulement parce que tu as oublié la règle tacite qui dit qu'on nique dans son propre lit et pas dans celui de sa colocataire, Crys."
"Tu sais que tu es ma meilleure amie, pas vrai ? Que je n'ai jamais eu une pote comme toi ?"
Elle soupire.
"Meuf... mes sentiments, tu les connais, d'accord ? Je sais que je veux quelque chose que je ne peux pas avoir et j'ai fait la paix avec ça."
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Vous avez besoin de vous asseoir : vous vous posez sur le canapé.
C'est si difficile d'aborder ces sujets, c'est gênant pour vous, douloureux pour elle...
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D'un autre côté, le non-dit semble dangereux à moyen-terme.
"Toujours 'amoureuse' de moi ?"
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Tal hausse les épaules.
"Ouais. Tu savais en signant pour la coloc."
"Toujours persuadée que tu serais plus heureuse si j'étais également 'amoureuse' de toi ?"
"C'est l'idée."
"Alors excuse-moi mais, de quoi es-tu 'amoureuse' exactement ?"
Tal fronce les sourcils. Vous ne lui laissez pas l'occasion de répondre.
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"OK, le concept d'être 'amoureux' est une absurdité partagée par une partie affolante de l'humanité ; OK, ça fait plusieurs fois que tu me dis que tu ne contrôles pas ce que tu ressens ; mais BÉBÉ.
Tu fantasmes des trucs sur notre relation dans ton coin, tu piques des crises de jalousie quand je ne corresponds pas à tes rêveries, tu te fais du mal toute seule, et c'est à moi de faire attention à tes obsessions sentimentales auxquelles je ne comprends RIEN ?"
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Tal sourit.
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"Ouais, tu as raison. Tu n'y comprends effectivement rien."
Vous vous prenez la tête entre les mains.
"Ça me tue, tu sais. Il y a tellement de choses qu'on pourrait faire... que tu te refuses... pour des raisons tellement... aaaarg."
Tal vous saisit le menton.
Ses yeux plongent dans les vôtres ; elle a ce regard vitreux qui vous donne l'impression d'être en colocation avec une créature extra-terrestre aux pensées incompréhensibles.
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"Des choses ? Comme quoi, par exemple ?"
"Bah comme niquer. Bébé. Enfin il me semblait que c'était le sujet, non ?"
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Tal pince les lèvres.
"Hum hum. Je vois. Attention, c'était vraiment très sexy dit comme ça, on aurait pu croire à de la séduction."
Catastrophée, vous voulez la contredire mais elle éclate de rire.
Tombée à la renverse sur le bras du canapé, Tal essuie les larmes aux coins de ses yeux.
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"Oh, meuf, je t'aime tellement, ils ont cassé le moule pour te faire."
"Et ça veut dire quoi ?"
"Que tu es à mourir pour plusieurs raisons."
Ah OK donc c'était bien vexant.
Vous posez vos coudes sous les aisselles de Tal et croisez vos mains. Prisonnière de vos bras, votre colocataire hausse un sourcil.
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"Bébé, tu veux redire ça en face de mon visage ?"
Tal sourit en coin.
"Tu es belle à mourir. Et à mourir de rire. Ça fait plusieurs raisons."
Vos visages se touchent presque. Ce n'est pas désagréable en soi mais s'il ne se passe rien ça va devenir gênant.
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"Bon, on y va ou quoi ?"
Tal se remet à rire.
Vous l'embrassez dans le creux du cou.
La défaillance de sa voix, passée du rire au cri de surprise, vous fait sourire.
Vous retrouvez son regard qui se teinte, enfin, peut-être, d'un peu de respect.
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"Je ne plaisante pas du tout."
Tal admet :
"Semblerait."
"Donc, laisse-moi répéter ma question : on y va, ou quoi ?"
Tal ferme les yeux.
"Tu sais quoi, allez. Tant pis pour les regrets. Faisons ça."
Ânkhefeni entre dans la pièce.
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"Bonjour ! Je ne vous dérange pas ?"
Vous avez l'impression que Tal va l'étrangler.
"Eh bien on allait faire l'amour là mais sinon non tu ne nous déranges pas."
"Oh ! Je peux faire quelque chose pour vous aider ?"
"Oui, tu peux...
Dans une colocation de deux pièces à trois personnes, il faut savoir respecter l'intimité des autres. Vous désignez doucement mais fermement la porte à Ânkhefeni.
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"Pschitt, pschitt."
"Ça marche, amusez-vous bien !"
"Merci d'avoir tué le mood, assassin !", lui lance Tal.
Vous attrapez Tal par le menton.
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"Ce sont les amateurs qui ont besoin de mood."
[la scène de cul du chapitre 8 est postée sur twitlonger pour épargner sa vue aux enfants et aux âmes sensibles : https://t.co/hNIGwU93GW]
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Tal promène sa main sur votre torse.
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"Et toi, alors ?"
"Moi ça va. Merci."
Vous souriez, pleine de la satisfaction simple et belle d'avoir vu la tête de quelqu'un pendant l'orgasme.
"Eh ?"
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"Oui, Crys ?"
Il y aurait tant de choses à dire après un événement pareil - un événement qui a pris le statu quo de votre colocation, l'a basculé par-dessus tête et l'a fait venir sauvagement. La première chose qui vous passe par la tête est une comparaison.
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"J'ai préféré Ânkhefeni."
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Tal vous fait les gros yeux... puis lâche l'affaire et ricane.
"Je vois, je ne suis pas assez morte à ton goût."
...
"MAIS PAS DU TOUT ÇA N'A RIEN À VOIR"
Vous essayez de vous expliquer :
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"C'est... je ne sais pas, esthétiquement ? Je n'ai jamais vu ça, il est tellement... extraordinaire ! Toi c'était juste... ma meilleure amie."
Vous vous rendez compte que les mots de vos phrases convoient peut-être une idée bizarre.
Tal tente une analyse :
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"Donc le coup d'un soir égyptien était plus excitant que la sexfriend ? Eh, je suppose qu'un sexologue aurait une bonne explication."
Votre colocataire fait craquer ses phalanges.
"Pour ne rien te cacher... Eh bien j'ai préféré le shout d'Ânkhefeni."
"Il y avait plus de connexion émotionnelle et lui n'était pas bêtement focalisé sur les trois mêmes zones de mon corps."
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Elle vous jette un regard de défi.
Oh.
Oh ! C'est le moment où vous êtes censée montrer de la jalousie.
Vous détournez le sujet :
"Le QUOI d'Ânkhefeni ?"
Tal vous raconte cette histoire de mythologie égyptienne où une personne morte est précédé et/ou suivie par une sorte d'ombre d'elle-même pendant son voyage pour accéder au Monde des Morts, qui n'est ni le Paradis ni l'Enfer.
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Quelles croyances bizarres.
Heureusement, puisque Jésus-Christ n'était pas encore descendu parmi nous à cette époque, les égyptiens d'il y a trois mille ans ne sont pas éternellement damnés ! Ce serait triste, quand même, il n'auraient même pas eu la chance de reconnaître le seul vrai Dieu.
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Vous vous faites un mémo de faire baptiser Ânkhefeni vite fait avant qu'il ne lui arrive quelque chose.
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Ce qui vous fait repenser à cette histoire de résurrection.
"Tal..."
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"Oui ?"
"Pour Ânkhefeni... ce qui est écrit sur le sarcophage..."
Elle soupire. Vous décidez d'essayer cette histoire de jalousie.
"S'il n'est plus une momie peut-être que je le trouverai moins intéressant, qui sait ?"
Tal réfrène un éclat de rire.
Mince, elle vous a percée à jour. Elle vous caresse la joue, la tendresse revenue dans le regard.
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"Ouais, essayons de mettre au clair cette histoire de résurrection."
FIN DU CHAPITRE 8.
[la rédaction félicite le lectorat pour avoir sorti Crys et Tal de la friendzone pour les précipiter dans la sexfrienzone !]
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