Les chrysanthèmes, nouvelle

Il y avait un cadre ; dedans, une photo ; autour, un texte.
Morena se rend quelque part ; son smarphone le devine et essaie d'adapter son fonctionnement en conséquence. C'est assez malvenu.
Voici un lien de téléchargement en PDF.
Voici un lien de lecture en ligne sur Calaméo.
Voici un lien de téléchargement en ePub.

Le reste est commentaire de texte.


Bouh, la technologie qui fait peur.

Une de ces fois, on discutait sur Twitter avec quelques personnes de Twitter sympas.

Les participants s'inquiétaient d'une start-up dont l'activité semblait être de proposer des services gratuits aux inscrits de son application. "Où est l'argent ?" demandait-on.

Eh bien, conclusion peut-être follement communiste : l'argent, il avait des chances d'être dans les données tirées des informations personnelles entrées dans leur profil par les inscrits à l'application gratuite, voire dans les données tirées du suivi de leurs activités sur cette même application.

Le but de l'entreprise serait alors de collecter du big data sous un prétexte pourri afin de rembourser sa mise de départ et plus si affinités en revendant son petit panier d'infos sur sa clientèle au plus offrant.

Lesdites grosses données sont très connues pour leur utilisation dans la publicité ciblée. On rigole beaucoup de la publicité ciblée. "Ha ha, je viens d'acheter un autocuiseur pour aubergines, pourquoi est-ce que les pubs se mettent à essayer de me le vendre ? C'est absurde, personne n'a besoin de deux autocuiseurs pour aubergines1 !"

La pub fait ce quelle peut. Et plus le temps va passer, plus elle aura des chances pouvoir faire des trucs pertinents. Comme par exemple analyser le comportement des gens et les attaquer avec une publicité ciblée en profitant d'un moment où leurs barrières contre la compulsion consommatrice sont moins efficaces.

Ça pourrait être "c'est embêtant d'avoir ses règles ! achète du chocolat pour te faire un plaisir" parce que tu viens de refournir ton stock de tampons.

Et dans la nouvelle, c'est "ouh là là c'est dur le deuil hein ? déjà deux ans que t'as enterré ta maman ! tu veux pas t'offrir un truc pour te consoler ?"

Bien sûr que c'est tordu. C'est de la SF pessimiste, l'éthique n'existe pas dans la SF pessimiste.


Y a-t-il autre chose dans cette nouvelle que de la technologie qui fait peur ?

L'héroïne est fort peu caractérisée.

Dans une autre nouvelle, elle aurait pu passer des pages et des pages à expliquer son mépris de ses contemporains qui se laissent réduire en esclavage par leurs "smarts" qui les espionnent sans prendre la peine de se cacher.

Elle ne le fait pas parce que ce serait hypocrite, vu qu'elle en a un. Accessoirement, on devine que refuser la publicité en refusant de posséder un smart est vécu comme un comportement antisocial2.

Pour revenir à ma première phrase : l'héroïne est fort peu caractérisée. Tout ce que j'ai à dire sur elle se résume à son prénom.

Elle s'appelle Morena parce que ça veut dire "brune" en espagnol.

À l'époque de l'écriture de Les chrysanthèmes, je m'étais tout juste rendu compte que baptiser l'un des seuls personnages Noirs importants de Mirage "Mélanie", qui vient du mot qui veut dire "noir" en grec et qui a donné le nom du pigment brun "mélanine", eh bien ce n'était pas très très malin.

Je vais en rester à "pas très très malin" et garder dans un coin de ma tête de mieux faire la prochaine fois.

Donner ce prénom à Morena était une façon d'exorciser cette stupidité.



  1. Personne n'a besoin d'UN autocuiseur pour aubergines. 
  2. Enfin, je crois qu'on devine. Je n'en suis pas sûre, et ce n'est pas à moi de rattraper un truc que le texte n'arriverait pas à faire avec de l'explication de texte.

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