Prise par la Momie, chapitre 10

CHAPITRE 10 : Heist Like An Egyptian

La quantité de choses que vous avez découverte dans les dernières heures vous a laissé sonné. Ça, les briques et le verre peuvent être de qualité, après trois mille quatre cents ans à peaufiner la technique.

— @now@n 🦢 (@DoubleArobase) December 2, 2020

Les chars ont été rendus inutiles par l'invention d'un dispositif permettant de monter les chevaux, puis les chevaux ont été rendus inutiles par l'invention d'un dispositif permettant de faire avancer le char tout seul.

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Un pharaon a décrété qu'un seul dieu était la bonne quantité de dieux, puis des prêtres lui ont cassé la gueule et votre panthéon est revenu. Bien plus tard d'autres gens ont décrété la même chose, cette fois-ci avec succès.

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Votre civilisation a été soumise plusieurs fois ; votre culture a disparu lors de la dernière conquête. Tous les vôtres ont été oubliés.
Puis des peuples au nord de la mer se sont rendu compte que vous aviez laissé des tombeaux partout.

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Au fil des années, ils se sont amusés à récupérer tout ce qu'ils trouvaient d'artefacts de cette "Égypte Antique", comme ils l'appellent, ont tenté de comprendre à quoi ils servaient, et ont créé des établissements pour exposer vos vestiges.

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Tout cela vous...

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Quelle immense tristesse que le passage du temps.
Vous avez vu des soldats mourir ; vous saviez pourquoi.
Vous pensiez dire adieu à vos parents un jour ; c'était dans l'ordre des choses.
Mais toute cette disparition d'un coup, ce tapis tiré sous vos pieds...

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Vous êtes presque heureux de n'avoir qu'un cinquième de votre ib dans le corps, parce que qu'est-ce que ce serait si vous disposiez de tous les organes régissant vos émotions !

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Mais toutes les bonnes choses ont une fin : vous vous trouvez dans la "voiture" de Crys, avec elle et Tal, dans un endroit appelé "NCP London Bloomsbury Square Car Park", pour aller récupérer vos vases canopes au British Museum.

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Vous n'êtes pas sûr de ce que ça signifie car votre sort de traduction peine à combler les trous de votre compréhension. Vous avez résolu de retenir tout ce qui vous passe sous les yeux au cas où.

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Vous revenez au débat qui a lieu dans la voiture.
Tal souhaite que vous l'attendiez ici sans bouger pour permettre de partir les lieux vite quand elle aura volé vos vases canopes.
"Vous êtes mignons à vouloir m'aider mais j'ai sorti un SARCOPHAGE de là, j'ai pas besoin de vous !"

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Crys pense que la situation est différente puisque vous avez résolu de faire votre braquage en plein jour ; elle souhaite se rendre avec vous au British Museum pour essayer d'attirer l'attention et de faire diversion.
"En plus c'est gratuit pour les cosplayeurs non ?"
"NON, CRYS"

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En tant que stratège militaire, vous trouvez ces deux plans bizarres et mal préparés, toutefois...
... vous vous souvenez, la mémoire est stockée dans l'ib...
... du coup, vos souvenirs de vos plans intelligents et victorieux se trouvent dans un vase canope...
Qui appuyez-vous ?

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Vous vous prononcez :
"Le plan de Crys me semble meilleur : nous devrions essayer de détourner l'attention des gens de ce "musée" pour nous assurer que Tal passe inaperçue."
Tal roule des yeux.
"OK, mais quand je vous dis que j'ai besoin de vous à la voiture, vous y retournez !"

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La promesse est faite. Vous sortez conjointement de la voiture. Crys vous habille d'un grand manteau et d'un chapeau à large bord ; vous quittez le parking et parcourez les trois minutes de trajet qui vous séparent du British Museum.

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Vous risquez un regard par-dessous le bord de votre chapeau. Le soleil est caché par une épaisse couche de nuages. Râ pourrait-il tout de même vous voir et vous juger ?

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Vous montez un escalier puis passez d'immenses colonnades ; vous ne savez plus où porter les yeux. Crys vous entraîne avec fermeté vers le fond du hall, qui débouche sur un autre hall.
"On va taper un scandale au guichet pour entrer gratuitement !"

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Une femme est assise derrière un genre de comptoir. Elle vous accueille d'un sourire.
"Avez-vous besoin d'un renseignement ?"
"Savez-vous qui est cet homme ?" lance Crys.

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"Eh bien, non, pas exactement..."
"HA ! Vraiment ? C'est LE Ânkhefeni dont tout le monde parle, la star d'Instagram et TikTok, LE cosplayeur de momie égyptienne ?!"
Elle vous désigne d'un geste de la main grandiloquent.
Vous devriez l'aider avec son bluff.

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Vous lancez votre chapeau sur le guichet, retirez votre manteau et le jetez sur votre épaule, puis déhanchez votre maigre bassin de djet réanimé.
"Cryyys on perd notre temps ici, y a que des idiots et de toute façon les musées c'est genre trop has-been, hinhinhinhin"

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Vous espérez avoir imité correctement ces exemples types de personnes célèbres que Crys vous a montrés sur "Youtube".
La femme du guichet ne se dépare pas de son sourire.
"Et que voulez-vous exactement ?"
Crys rétorque :
"Nous ? Vouloir ? Quelque chose ? Je dois rire. HAHAHA !"

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Crys frappe le comptoir du plat de la main.
"Laissez-moi vous dire, vous devriez nous pa-yer pour venir dans votre thurne. Vous vous souvenez de ce que Beyoncé a fait pour le Louvre ? Franchement, vous ne pouvez pas vous payer notre présence. On vous fait la charité, là."

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Elle plisse les yeux.
"Alors le moins que vous puissiez faire, c'est nous épargner le prix du ticket. Le payer ne nous poserait aucun problème. Sauf celui, éthique, du travail gratuit."
La guichetière sourit dans le vide trois secondes durant.

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Puis elle répond :
"Vous pouvez accéder gratuitement aux collections permanentes du musée."
Crys renifle.
"Bien. Je vois que vous êtes maligne. Bon travail. Vous pouvez disposer."
Vous vous engagez dans le musée. Crys se félicite :
"Ça s'est bien passé !"

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Crys vous emmène du côté des "antiquités égyptiennes".
Vous réprimez un frisson à la vue des divers artefacts exposés.
Tous ces trucs de tombeaux rendent le lieu vraiment morbide !
Que faire pour créer la diversion pour laquelle vous êtes là ?

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Vous tombez nez-à-nez avec la statue de ce jeune homme assis.
"Eh mais c'est le petit Teti !" pic.twitter.com/kMhWM838IN

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Pourquoi lui, ce prêtre que vous avez à peine fréquenté et même pas courtisé, vous fait cet effet là, vous ne pourriez pas l'expliquer, mais il vous monte les paroles dans la gorge et leur flot est aussi inarrêtable que la crue du Nil.

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Vous racontez, en essayant d'ôter votre portrait de la fresque, votre vie dans les Deux-Terres. Les objets exposés vous font rebondir de sujet en sujet avec une nostalgie croissante.

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Les autres visiteurs du musée approchent, l'air de rien, pour écouter vos anecdotes ; bientôt, du personnel du musée, curieux, vient voir ce qui se passe.

Crys lève un pouce en l'air. Vous supposez, l'espace d'une pensée, que ça compte comme une distraction.

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Crys reçoit un message et vous fait signe que vous devez partir. Vous vous rhabillez et retournez au parking.

Tal vous montre, le sourire jusqu'aux oreilles, son butin : quatre vases.
"Alors, ce sont bien les tiens ?"

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Vous répondez :
"Tu vas rire. Mais."
"Oh non. Mec. T'es sérieux."
"Je ne les ai jamais vus de mon vivant, ce sont des objets funéraires."
"MEC."
"Par contre il y a bien mon nom dessus donc normalement ce sont les miens."
Tal claque le coffre.
"Tu auras ma peau, Ânkhefeni."

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Vous rentrez dans la voiture. Crys et Tal utilise le smartphone de cette dernière pour étudier le trafic routier.
"Pas top. On rentre ou on attend ?"
Vous réfléchissez.
"Si on attend, vous savez ce qu'on pourrait faire ? Se pencher sur cette histoire de résurrection."

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Crys apprécie la proposition. Tal roule des yeux.
"Sérieusement ? Dans la voiture ?"
Vous haussez les épaulez. Il vous semble qu'il y a largement la place de niquer à trois dans ce véhicule.

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Vous rentrez à l'appartement.

Le trajet était silencieux ; peut-être parce que l'instant est solennel.
Seule anecdote, Tal qui, depuis le siège avant, a posé sa main sur votre genou, contact que vous avez accueilli avec la grâce qui lui est due.

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Vous avez acheté des préservatifs, vous avez changé les draps, vous avez mis de la musique...

Alors qu'est-ce qui ne va pas ?

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Même si tout le monde est d'accord, depuis que vous êtes rentrés à l'appartement, l'enthousiasme est mort.

Pourtant tout le monde est consentant...

... ou est-ce qu'il y a quelqu'un à qui vous avez oublié de demander son avis ?

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Vous partagez cette interrogation avec vos deux compagnes.
"Quoi, Jésus-Christ ?" demande Crys.
Vous échangez un regard avec Tal.
"Bonne idée, est-ce que tu peux te charger de lui s'il-te-plaît meuf et nous pendant ce temps on va se pencher sur le cas du shout."

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Vous toisez le sarcophage.
Vous ne comptiez pas y retourner. Nécessité fait loi, il faut croire.
Pour respecter l'intimité de cette conversation, Tal et vous remettez le couvercle en place.

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Vous voici de nouveau dans l'ombre de la mort.
"Eh, c'est moi."
"Tiens tiens tiens, comme on se retrouve", répond votre shout.

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"Qu'est-ce que tu veux ?"
"Qu'est-ce que tu FICHES ?"
La conversation part bien.
"Ta place est parmi les morts, Ânkhefeni. Renonce à ce défi grotesque que tu lances aux dieux. Viens avec moi présenter ton cœur au tribunal."
"Non."
"Beau sens du dialogue !"

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Il va vous falloir un peu plus de répartie que ça pour continuer l'échange. Vous débutez :
"Écoute, shout. Ton rôle est d'être mon ombre et de parcourir le chemin avec moi vers le royaume des morts. Alors tu sais ce que tu peux faire ?"

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"Accompagne-moi dans cette nouvelle vie."
Vous sentez l'ombre se retirer. Mais pour aller où ? La voilà qui revient.
"En somme, tu me proposes de remplacer ton ba."

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Vous n'aviez pas réfléchi à la question dans ces termes mais c'est une excellente idée et vous êtes bien content qu'une part de vous l'aie eue. Vous acquiescez.
Le shout hésite. Vous insistez :
"C'est le seul compromis."

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L'ombre vous pèse, de longues secondes durant. Puis le shout abdique :
"C'est d'accord."

Vous n'êtes pas sûr de ce qui s'est produit exactement mais l'ombre disparaît. Vous repoussez le couvercle du sarcophage. Les deux femmes vous regardent, dans l'expectative.

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Vous leur souriez.
"Bon, eh bien, je suis prêt !"

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[le rite païen du chapitre 10 est posté sur twitlonger pour épargner sa vue aux enfants et aux âmes sensibles (attention le rite païen comporte une scène de cul) : https://t.co/XOELPpTG17]

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Votre extase est de courte durée : la nausée vous prend. Vous partez évacuer ça dans l'évier de la cuisine.
Crys et Tal, inquiètes, viennent vous soutenir.
"Qu'est-ce qui t'arrive ?"
"Je ne... sais..."
Une crampe vous prend aux deux jambes ; vous vous mettez à trembler.

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Crys panique :
"On a fait le truc, on a pris les vases là, on avait même le shout, on avait tout, qu'est-ce qui se passe ?"
Tal, son téléphone à la main, semble sur le point d'une réalisation importante. Elle vous secoue par l'épaule.
"Ânkhefeni. Comment es-tu mort ?"

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Il vous reste assez de souffle pour un mot.

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"Arse... nic..."
Vous sombrez dans l'inconscience.

FIN DU CHAPITRE 10.

— @now@n 🦢 (@DoubleArobase) December 2, 2020

Chapitre 11 ☞