Orville, nouvelle

Quand j'étais petite, je ne comprenais pas que le monde changeait.
Elle passe sans contrôle d'une réalité à une autre sans comprendre les raisons ni les règles de ces voyages. Quand elle découvre enfin ce qui sépare les deux versions de la réalité, elle fait face à ses conséquences.

Voici un lien de téléchargement en PDF.
Voici un lien de téléchargement en ePub.

Ce qui va suivre ensuite est du bavardage.

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Du coup, c'est une histoire de voyage dans le temps

J'ai un souci avec les histoires de voyage dans le temps.

Trop souvent, elles reposent sur un paradoxe : la raison pour laquelle le héros de l'histoire voyage dans le temps, c'est qu'il voyage dans le temps.

Un exemple parlant sans être trop sérieux, c'est celui de Kung Fury. [spoiler pour Kung Fury de toute évidence].

Au début de l'histoire, Adolf Hitler tue les policiers du commissariat de Kung Fury, on ignore pourquoi. Kung Fury décide de voyager dans le passé pour aller péter la mouille d'Adolf Hitler, pour se venger. A l'issue du combat, Adolf Hitler s'échappe en voyageant dans le futur, et pour se venger tue les policiers du commissariat de Kung Fury. Autrement dit, le héros voyage dans le temps parce qu'il voyage dans le temps parce qu'il voyage dans le temps parce qu'il voyage dans le temps... Vous voyez ?

Et si c'est dans Kung Fury, vous pouvez vous douter que ce n'est pas le meilleur scénario de tous les temps (leaule).

Je voulais écrire une histoire de voyage dans le temps qui ne repose pas sur ce paradoxe, et, comme vous l'aurez constaté, j'ai échoué.


L'héroïne d'Orville voyage-t-elle dans le temps parce qu'elle voyage dans le temps ?

Arguments pour le oui :

Le temps a l'air de bien aimer couler linéairement, et la seule raison pour laquelle l'héroïne change de ligne temporelle, c'est qu'elle est celle qui crée la scission de la ligne temporelle au point où la ligne temporelle B prend le pas sur la ligne temporelle A. Elle voyage dans le temps parce qu'elle voyage dans le temps, on est exactement dans le truc que je ne voulais pas faire !

Arguments pour le non :

Dans la fin alternative triste, l'héroïne s'aperçoit qu'elle n'a jamais considéré un choix très simple qui consistait à refuser de choisir. Ne pas appuyer sur le bouton de la machine aurait détruit toute la logique de la scission temporelle, et elle n'y a pas pensé une seconde.

Alors que dans le reste de la nouvelle l'emphase est mise sur la capacité d'une seule pensée dans un seul esprit humain à faire obliquer le cours de l'histoire, l'héroïne considère l'inévitabilité de ses propres actions comme une preuve de l'inexistence de son libre-arbitre.

Qu'est-ce que ça signifie logiquement à l'échelle du monde ?

Que dans la ligne temporelle A, il était historiquement inévitable que quelqu'un invente une machine à modifier le passé et l'utilise pour créer la ligne temporelle B. La ligne temporelle B ne pouvait pas exister sans l'intervention de la ligne temporelle A.

C'est la seule théorie qui permet de se raccrocher aux branches.

Pourtant, il existe deux fins alternatives ; que l'héroïne se rende compte qu'elle pourrait retrouver Orville dans la ligne temporelle B n'était donc pas inévitable ? Elle avait un libre-arbitre ?


Fins alternatives

Elles allaient bien avec le thème de la nouvelle.

Je voulais que l'une d'elle soit la fin de l'optimisme et l'autre la fin du pessimisme.

L'une d'elle offre une promesse d'utopie : le changement climatique ne va pas détruire la planète, on va habiter sur Mars, quand tu séduis quelqu'un dans une réalité alternative tu peux le pécho dans toutes les réalités alternatives, tout est cool.

L'une d'elle questionne la pertinence d'imaginer que changer une seule pensée dans un cerveau humain soit capable de réparer les erreurs historiques de plusieurs siècles.

Elles sont complémentaires.


Pourquoi la planète Mars ?

Parce que c'est un gros, gros symbole que l'histoire ne s'est pas déroulée de la même façon dans la ligne temporelle B.

Bon, OK, à l'époque je suivais aussi les aventures de Florence Porcel au sein du programme Mars One. Mais ne lui dites pas qu'elle a inspiré une nouvelle dans laquelle une femme adulte se pâme devant son petit ami ; je ne voudrais pas que Florence Porcel me brise la mâchoire. (Même si je ne me laverais alors plus la mâchoire. À cause du plâtre.)

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