News du 20/06/18


 Les éléphants sont des merveilles de la nature.

Je n’avais jamais vraiment compris ma place dans l’univers avant que Dao, vingt-cinq ans, deux mètres quatre-vingt-dix et quelques trois tonnes, remarque les morceaux de canne à sucre que j’avais dans les bras et entame un trot tranquille dans ma direction pour me les subtiliser à l’aide de cet amas de muscles fantastique qu’elle a dans le nez.

Ma place dans l’univers ? Dedans. Je suis définitivement dedans et cette éléphante m’a remarquée. Je poursuis ma vie avec davantage de certitudes que je n’en avais avant ma rencontre avec elle. 

Le jour où les éléphants disparaissent, on peut déclencher la guerre nucléaire. Cette planète n'en
vaudra plus la peine de toute façon.

Tout se passe bien en Thaïlande ! Comme vous l'a indiqué la digression précédente, je prends du bon temps.

Alors, que s'est-il passé depuis la dernière news ?

Ecriture des Rêves

Comme vous le savez peut-être je ne suis pas sûre car je suis la discrétion même, c'est vrai quoi j'en parle presque jamais, j'écris un roman de SF qui s'appelle Ecriture des Rêves. Il me reste exactement un chapitre à rédiger pour terminer la version 3. Après ça, je serai extrêmement fière de moi, puis j'irai corriger des trucs dans les premiers chapitres pour les mettre en cohérence avec certains détails de la fin. Je pense remplacer les quatre premiers chapitres actuellement en ligne par leurs équivalents révisés, du coup.

J'attendrai la fin de la grève des écrivains et des nouvelles sur l'état des luttes actuelles sur les changements de statuts des écrivains professionnels pour envoyer le manuscrit à une quelconque maison d'édition, par contre.

Tiens d'ailleurs un funfact à propos de statut spécial des écrivains ! (Qui entre totalement dans la ligne éditoriale de ce blog puisqu'on va faire de l'arithmétique niveau collège en parlant d'écriture).

Quelqu'un que je suis disait sur Twitter l'autre fois : "Un jour j'ai été payée à la pige au lieu d'être payée en droits d'auteur et j'ai calculé que ça revenait au même niveau salaire direct mais que mon salaire indirect était supérieur et m'ouvrait donc plus de droits retraite et chômage".

Le tweet a été effacé depuis car inexact, ce n'était pas une pige au sens officiel du terme. Mais ça m'a fait aller regarder combien c'était payé, une pige. Heureusement, pour tous nos besoins en exemples de salaires, il y a les syndicats.

Je me suis dit que j'allais considérer un roman comme de la pige de "presse spécialisée" parce que c'est à peu près la moins bien payée. À ce tarif, un roman devrait être payé 42€ tous les 1500 signes.

Je suis allée voir les modalités de dépôt des manuscrits d'une maison d'éditions que j'aime bien. Elle demande des romans d'une longueur minimale de 300000 signes (parce que ça lui permet d'avoir de meilleurs tarifs avec son imprimeur que pour un livre plus petit, mais là n'est pas l'important).

Au tarif qu'on a fixé tout à l'heure, un roman de 300000 signes devrait être payé par l'éditeur à l'auteur 8400€. Ce n'est pas ce qui arrive dans la vraie vie et je vais vous montrer pourquoi :D

Pour ceux qui ne savent pas, les écrivains sont rémunérés par les éditeurs de deux façons : la première, c'est par le reversement des droits d'auteur gagnés lors de la vente des livres, la seconde c'est avec un chèque à l'acceptation du manuscrit qui s'appelle un "à-valoir". L'à-valoir est en fait une avance sur les droits d'auteur, et les maisons en versent de moins en moins, donc ignorons-le poliment.

Les droits d'auteurs sont variables : je vous propose de les fixer pour notre exemple à 10% du prix du livre en librairie, ce qui est à peu près dans la moyenne.

Pour toucher 8400€ de droits d'auteur sur un roman de 300000 signes vendu à 15€ (donc 1,5€ touché par livre), il faut que toute la chaîne du livre arrive à vendre 5600 exemplaires du livre.

C'est beaucoup plus de ventes que la moyenne pour un premier roman d'après cette source, 1000 exemplaires tirés dont une moyenne de 20% d'invendus renvoyés. C'est un peu moins que la moyenne de vente pour les romans en général. J'ai essayé de trouver une médiane de nombre de vente mais j'ai échoué. (Vous connaissez la différence entre une médiane et une moyenne je suppose.)

C'est plus rentable pour l'éditeur de proposer un pourcentage sur des ventes futures que d'acheter le manuscrit à un prix juste et fin de la discussion.

Je ne dis pas que c'est juste ou injuste, ni que le travail journalistique est exactement le même que le travail d'écriture de fiction. Tout ce que je dis c'est que cette rémunération au pourcentage n'est pas commune et que ça me fait réfléchir.

Les Criquets Migrateurs

Depuis la dernière fois qu'on s'est vus, j'ai écrit trois articles sur le blog des Criquets Migrateurs :
J'ai essayé de faire en sorte qu'ils soient informatifs et sympas à lire. Évidemment, ça reste un sujet très spécialisé !



Le retour en France

Les idées carburent sur ce que je vais faire à mon retour en France, ce qui me donne une étrange sensation de décalage.

Déjà, je dois trouver du travail, et si possible caler ça avec le travail que trouvera mon compagnon. (Sinon tant pis, ce serait pas ma première relation à distance mais passer à distance après deux ans et demi de vie commune dont un tour du monde ça va faire bizarre).

Dans la même optique, j'aimerais continuer à faire des articles "science" et il y a un concours de vulgarisation en chimie qui m'encourage fortement à me pencher sur de la vidéo.

Il faut que je finisse TLMALP et que je prenne un an pour soutenir les autres projets Oriog. J'ai beaucoup pris à mon association de création et j'ai trop peu donné à mon goût.

J'ai promis à une personne très chère que je lui coudrais deux poupées à l'effigie de Braquart et Chapuis, personnages de Mirage. Et à une autre personne chère que je lui ferais une poupée d'Hanako, personnage de Mise à Jour. Du coup, je me suis plus ou moins promis à moi-même que j'allais acheter de la feutrine et apprendre à faire des poupées. :D

Ce qui est drôle dans le phénomène, c'est que je me retrouve à consigner sur papier toutes mes idées en l'air : de toute évidence, il n'y a que le fait que je suis à l'autre bout du monde qui m'empêche de les réaliser. Pas la procrastination habituelle. Certainement pas. :D

J'ai un chouette présent en ce moment. Je le sais parce qu'il n'y a que les chouettes présents qui me permettent de penser à l'avenir.

Des bises. À une prochaine !

Commentaires